Pacôme, rockstar en devenir
L’artiste nous parle de sa nouvelle musique et de l’importance de “tuer ses idoles“.
Directeur Artistique : Nicolas Dureau
L’artiste nous parle de sa nouvelle musique et de l’importance de “tuer ses idoles“.
Nous avons rencontré Pacôme, jeune prodige à peine dans la vingtaine, qui incarne l’âme farouche de LA ROSA, mais pas que. Originaire de la banlieue nord parisienne, son parcours est forgé par des influences musicales éclectiques allant de Travis Scott à Pink Floyd en passant par Billie Eilish. Depuis ses débuts, Pacôme s’est illustré par son talent et son dévouement, passant des heures dans son home studio pour créer des titres profonds et captivants — une musique unique qui se distingue par une capacité exceptionnelle à capturer les émotions brutes de sa génération.
Sa fougue juvénile imprègne chaque morceau de son premier EP, Born to Win, qui offre une réflexion introspective sur l’amour, la séparation et les maux de notre société contemporaine. Et il ne compte pas s’arrêter là. Avec un album en préparation, visant à effacer les frontières entre le rock et le rap, et des concerts prévus cet été, dont un avec LA ROSA, son collectif artistique, le 27 juin à La Boule Noire à Paris, notre IT BOY du mois de juin est prêt à décoller dans tous les sens du terme. Rencontre.
Débardeur FENDI
Gilet DIESEL
Jupe JEANNE FRIOT
Bijoux personnels
Avant de parler de LA ROSA, de Born to Win et de tes projets en cours, j’aimerais bien en apprendre plus sur toi. Peux-tu te présenter aux lecteurs.rices de NYLON et parler de tes inspirations et de ce qui t’a mené à te consacrer à la musique ?
Moi, c’est Pacôme, j’ai 23 ans, je suis musicien. J’ai grandi en banlieue nord (de Paris, ndlr) et je fais de la musique depuis que je suis tout petit. J’ai commencé avec la batterie, puis j’ai tout appris seul, guitare, chant, et production. Aujourd’hui, on est tous.tes des producers, pas juste des musiciens. J’ai sorti mon premier EP en décembre. Je voulais montrer mes premiers travaux, des morceaux vieux de 4 ou 5 ans — ce n’était pas pour forger une identité, mais plutôt pour montrer celui que je voulais être quand j’étais plus jeune, genre à 18 ans. C’était une étape importante pour moi.
Un peu comme un coming of age ?
Exactement, car ce qui sortira plus tard sera différent. Cet EP Born to Win, c’était une étape historique pour moi. Je voulais juste montrer mes premiers morceaux, même s’ils sont très vieux.
Peux-tu me parler de ton projet LA ROSA ?
LA ROSA, c’est plutôt un collectif artistique. Par exemple, mon guitariste est un peu mon directeur artistique, il me prend en photo, développe les polices, gère ma communication sur Instagram. C’est un vrai collectif artistique où chacun apporte quelque chose de précieux.
Pacôme :
Top JEANNE FRIOT
Short ROHE
Bijoux personnels
Georgia :
Débardeur ISABEL MARANT
Pantalon vintage
Bijoux personnels
Et où la musique évolue au fur et à mesure de vos envies et inspirations…
Exactement. Les gens évoluent et moi, je n’aime pas être figé. Pour moi, ça n’existe plus les groupes de rock. C’était ce que j’adorais à une époque et c’est ce que je voulais faire au début, mais ce n’était pas moi profondément. Aujourd’hui, on peut tout faire seul, ce qui était impossible avant. À l’époque, tu étais obligé d’avoir un groupe parce que tu ne pouvais pas te produire seul. Maintenant, on compose tout seul ! Et puis, je trouve que c’est extrêmement boomer les groupes de rock.
Qu’est-ce qui te fait dire ça sur le rock actuel ?
Les temps ont changé. Regarde par exemple Greta Van Fleet qui imitent Led Zeppelin — or ce n’est plus le même message qu’on véhicule, ni la même vocation. Aujourd’hui, avec la frénésie des réseaux sociaux, les gens ont besoin d’une image, d’une star à part entière. Et au-delà de cela, je préfère tout faire seul pour garder ma vision intacte. Ce n’est pas de l’ego, mais je sais où je veux aller musicalement. Moi, je n’ai pas envie qu’il y ait des gens qui interfèrent sur quoi que ce soit.
Tu peux nous parler de ta façon d’aborder la musique en tant qu’artiste et de tes influences ?
Je suis un artiste solo qui fait tout dans sa chambre, comme Billie Eilish ou D4VD, mais j’ai besoin de musiciens pour les performances live. Côté influences, j’adore le rap, j’aime bien le rock, mais j’ai grandi avec du rap. Pour moi, le rap c’est l’évolution du hard rock et du métal. Dans le message, c’est exactement pareil. Aujourd’hui, je fais un peu des hybrides entre les deux parce que je trouve ça vraiment bien. Je trouve qu’on a une force commune et que c’est super cool d’utiliser ça, car ça contribue à décloisonner deux genres souvent en confrontation. Les clashs entre rap et rock sont stupides, c’est juste fait pour diviser les gens ! Nous, on est là pour la musique, pour un message. Et c’est ce que je fais maintenant. J’écoute aussi beaucoup Frank Ocean aujourd’hui, pour moi, ce mec c’est encore mieux que les Pink Floyd, en fait ! Ce mec est psychédélique, c’est délirant ! T’as des easter eggs, des petits cadeaux, que tu trouves à l’intérieur de ses sons.
Pacôme :
Full look PRADA
Georgia :
Haut & Pantalon vintage
Bijoux personnels
Tu veux nous parler un peu de Born to Win ou c’est un chapitre que tu souhaites laisser derrière toi ?
Born to Win, je le laisse derrière moi, en effet. C’étaient mes premiers sons… J’étais là en mode “je vais avoir un groupe de rock, je vais faire comme mes idoles”. Mais il faut tuer ses idoles pour avancer ! Cette réalisation m’est arrivée comme un oracle. Il y a un an je me suis réveillé et j’ai trouvé mon son. C’est un son plus unique que ce que je faisais avant. C’est une hybridation de musique pop avec des influences hard rock.
Et sur tes prochaines compositions, quelles thématiques abordes-tu ?
Aujourd’hui, même dans la scène musicale, les mecs ne montrent pas assez leur fragilité, leur anxiété. C’est quand même sous-représenté. Moi je n’hésite pas à la montrer dans mes titres parce que ça me fait vraiment du bien ! Tout ce qui va sortir, c’est un mélange d’anxiété, d’émotionnel, de comment j’essaie de comprendre ma vie amoureuse qui est compliquée — je ne sais même pas si je suis polyamoureux ou pas, par exemple.
J’aborde aussi notre époque que je trouve de plus en plus grave et sérieuse. C’est tellement de la merde en ce moment : demain, on a peut-être une guerre nucléaire ; j’y pense tous les soirs ! Demain, on se prend une bombe de Poutine dans la gueule. Sans oublier la Palestine, qui subit des choses horribles depuis des années.
Puis, il faut dire que notre génération est en dépression. On passe notre temps sur TikTok et ça nous rend dépressifs ! Tiktok, c’est de la merde. Même moi je passe 7 heures par jour sur mon tel et ça me rend fou ! Plus je le fais, moins c’est facile pour moi de créer. J’ai envie de parler de ça avec mes proches, mais je suis quelqu’un de très anxieux donc je le fais via la musique. Je traite de mon anxiété, de ma vie amoureuse compliquée. Je n’ai jamais écrit de paroles sur un papier — je fais une prise et des mots sortent tout seul, genre en autopilote. C’est comme une force extérieure. Et ça me permet de comprendre de mieux en mieux mon inconscient.
Pacôme :
Top JEANNE FRIOT
Short ROHE
Bijoux personnels
Georgia :
Débardeur ISABEL MARANT
Pantalon vintage
Bijoux personnels
Tu parles des temps qu’on vit et de la politique qui t’inspirent malgré toi. Est-ce que cela t’a inspiré à travailler sur certains morceaux en ce moment ? Ou sur un nouvel album ?
Je vais sortir un album en deux parties, et c’est prévu pour octobre de cette année. On n’a pas encore tout finalisé, mais oui, c’est prévu. Là, je travaille sur des titres, je suis en train de finir le mixage. J’ai six titres qui vont sortir, chacun traite de thèmes variés. Par exemple, il y a un titre qui s’appelle “I Need Love” que j’apprécie particulièrement et qui sera le single. Il traite du besoin d’amour. On a tous ce besoin, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la rue. Ce besoin d’amour, je le ressens aussi, car je n’arrive pas à être seul. C’est un cri de désespoir mais aussi un besoin de reconnaissance. Tout cela est narré dans un environnement chaotique où la ville se fait bombarder de partout et tu as besoin de ton dernier amour pour mourir amoureux. C’est comme ça que ça se termine.
Ensuite, j’ai un autre titre qui s’appelle “Dangerous” qui traite d’un couple cannibale très connu. C’est un cauchemar que j’ai eu où je suis en couple avec une fille, on est hyper connus sur TikTok et, en fait, on est des cannibales. Un peu comme Megan Fox et Machine Gun Kelly ! Il y a aussi un autre titre, “Gotcha Love” qui est cool, mais je ne vais pas gâcher le plaisir en expliquant tout. C’est une épopée pour comprendre mon fonctionnement amoureux qui est encore chaotique !
Est-ce que tu peux me parler de tes performances live ? Qu’est-ce qu’elles signifient pour toi ?
Chaque concert est une communion. Ça me fait du bien, ça mélange mes amis et une audience inconnue qui grandit de plus en plus. Le dernier concert au Soho House à Paris était blindé. Ce sont des moments d’insouciance dont on a besoin. L’insouciance est le plus grand luxe aujourd’hui ! J’adore faire des solos de 5 minutes de guitare, ça me défoule.
Pacôme :
Pantalon LOUIS GABRIEL NOUCHI
Bijoux personnels
Georgia :
Pantalon DIESEL
Bijoux personnels
Est-ce qu’il y a une chanson que tu adores performer sur scène ?
Avec les nouveaux titres, ça change tout le temps. “Born to Win” marche bien car il fout le bordel. J’aime les titres qui vivent par eux-mêmes, qui grandissent à chaque performance. “The Everything” est cool avec un long solo, mais en ce moment, “I Need Love” marche bien en concert. Tout le monde le chante, c’est simple mais fort.
Est-ce qu’il y a des artistes avec lesquels tu rêves de collaborer ? Des choses que tu veux explorer encore à travers ta musique ?
J’aime avoir une identité qui évolue à chaque album. Beaucoup d’artistes font la même chose depuis longtemps. Moi, je veux fusionner le rap avec ce que je fais actuellement. Je collabore avec un rappeur américain, Ishmael, qui est hyper talentueux. Je suis convaincu qu’il sera une rockstar dans un an ! On va faire un titre ensemble, effacer les frontières entre le rock et le rap.
Génial ! Un mot pour tes fans pour clôturer cette interview ?
Prenez vos billets pour mon concert à La Boule Noire ce mois-ci ! Il y a énormément de choses qui vont arriver à la rentrée ! Je suis très content que le clip de “Last Summer” soit sorti et que l’EP Born to Win soit derrière moi. Maintenant, je veux montrer ce que j’ai vraiment au plus profond de moi. J’ai hâte de montrer à tout le monde qui je suis vraiment, musicalement et dans mes textes.