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Haute Couture : les moments forts et very haute

Parisian haute couture week is officially over et NYLON revient sur tous les moments forts de la semaine. La seule chose qu’on peut te dire, c’est que c’était une semaine de haut vol !

 

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Valentino : la vie de château  

Pourquoi défiler sur Paris quand les jardins verdoyants du château de Chantilly offrent un luxurieux décor et une toile de fond pittoresque à une collection qui mérite un écrin de royauté ? Au-delà du backdrop, ces jardins offrent un symbolisme plus profond à la collection “Le Château” de la maison Valentino. Le château est ici une métaphore des fastes du passé, mais c’est surtout une occasion de réécrire son patrimoine, de le montrer sous un nouveau jour, à travers la haute couture. “Sans nom et universel, un château peut être un lieu pour tous, devenir un forum pour une nouvelle égalité et une célébration de la beauté, de l’unicité et de la liberté”, peut-on lire dans les notes du défilé. 

C’est précisément cette beauté aussi grande de l’intérieur que de l’extérieur que Pierpaolo Piccioli, directeur artistique de la maison Valentino, célèbre à travers une collection de tailleurs, robes du soir et tenues de jour luxueuses soit, mais d’une simplicité et pureté assumées. Ces créations sont somptueuses mais dépourvues de la lourdeur de l’artifice et du m’as-tu-vu. Au contraire : chaque création favorise le mouvement et le confort avant tout. De la simple chemise blanche portée avec un jean aux robes et capes aux volumes majestueux, les créations haute couture automne-hiver 2023-24 de la maison Valentino regorgent d’ingénuité. Et ce n’est pas tout : cette saison, à l’image de la DA de Piccioli qui se veut généreuse et collaborative, Valentino soutient la créativité circulaire et écoresponsable en renouvelant son partenariat avec La Réserve des Arts, une association à but non lucratif qui récupère des éléments de décor et de scénographie auxquels elle donne une nouvelle vie en les proposant à une communauté de plus de 10 000 membres, composée d’étudiant.e.s et de créatif.ve.s de tous âges. “Le Château”, c’est donc aussi une richesse qu’on partage d’une génération à l’autre.  

Reality ; twisted, par Viktor & Rolf 

Imagine : tu entres dans la salle Wagram à Paris et tu te retrouves entouré.e par l’un des premiers rangs les plus incroyables jamais vus – selon moi : Emily Ratajkowski, FKA Twigs et la reine suprême, Shakira, qui porte une version blanche de la célèbre robe-manteau de l’automne 2008 avec le mot “NO” en relief sur tout le torse. Un moment instantanément iconique, de ceux où tu te demandes si c’est bien réel. Et c’est l’effet et le pouvoir que Viktor&Rolf détient avec ses collections. 

Depuis plus de trente ans, le duo ne cesse d’étonner les spectateur.rice.s et de produire des pièces mémorables avec une exécution parfaite, comme l’exigent les lois de la haute couture. Cette saison, le défilé s’est ouvert sur une série de maillots de bain. Il faut savoir que les collections couture sont généralement réservées aux robes et aux pièces sur mesure, tu verras très rarement quelque chose qui se rapproche des maillots de bain dans un défilé de couture. Ces maillots étaient camped au maximum avec des nœuds partout, des volants ou même une construction en 3D qui ressemblait à trois couches de bikinis l’une l’autre. Après, c’est devenu encore plus surréaliste, et vraiment cool. Un body rose avec le motif embossé emblématique “NO”, suivi d’un jaune avec les mots “I wish you well” contournant le corps avec la même technique d’embossage, puis les filles sont arrivées avec des mannequins vitrine masculins sans tête attachés au corps, comme des hommes dont il faudrait s’occuper et transporter. Il y a des centaines d’interprétations à tirer du défilé Viktor&Rolf, mais la chose qui, je crois, fait consensus, c’est qu’il n’y a rien de plus frais que la mode qui te transporte hors de la réalité, même juste pour dix minutes. 

 

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Thom Browne : ici, c’est Paris !

Quoi de plus parisien que le roucoulement des pigeons, le son des cloches de Notre Dame et la somptuosité de l’Opéra de Paris ? C’est à même la scène du Palais Garnier, actuellement fermé au public car en rénovation, que l’iconique créateur new-yorkais Thom Browne a dévoilé sa toute première collection de couture dans cette ambiance joliment cliché parisienne. Coup de théâtre, littéralement, au lever de rideau : le invité.e.s étaient sur scène et 2 000 mini-Thom Browne cartonnés faisait office de public, observant autant le défilé que ses invité.e.s – amusé.e.s de découvrir qu’iels faisaient partie du défilé ! Coiffé.e.s de chapeaux cloche, les premiers mannequins qui arrivent sur scène sont habillé.e.s dans des costumes de laine en trompe-l’œil tridimensionnels fusionnés avec des silhouettes arrondies en tweed composées de tulle, de ruban, de dentelle et d’organza. À chacun de leur pas, un carillon résonne dans tout le palais. Ailleurs, des mannequins imitent la nonchalance et la détresse quelque peu comico-mélancolique des pigeons parisiens : avec leurs plumes en fil de soie et de coton, les hommes-pigeons défilent sur la scène de l’opéra, marchant sur la pointe des pieds dans des chaussures à semelles compensées, vêtus de robes incrustées de perles et de paillettes, et vestes moulées. Et avec Cardi B assise au premier rang du défilé de Thom Browne, le okurr des pigeons prend un sens délicieusement différent.

Balenciaga : la réinvention de la tradition

Dans le décor opalin et dépouillé des appartements Balenciaga, Demna a présenté une collection qui poursuit son intention d’une couture nouvelle génération. Rigueur chirurgicale doublée de délicatesse artisanale, c’est un hommage à Cristobal lui-même qui ouvre le défilé, avec une robe à la Hollywood Glamour, originellement portée par Grace Kelly.

Rétro des plus actuels, la notion même de féminin se voit parée de pièces de jais, de traines et longueurs autant que d’armures inspiration Jeanne d’Arc. Ici, la femme se fait simultanément atemporelle et de toutes époques. Mais c’est dans l’envers autant que dans l’avant du décor que se joue cette réinvention de la tradition : le savoir-faire se trame dans le quasi-invisible, non pour la caméra mais le touché et celui ou celle qui la portera. Savoir-faire et impression 3D sur du ton sur ton, c’est dans les doublures, les encolures, les liserés et les surpiqûres à peine visibles que se souffle ce secret de l’excellence technique. Les silhouettes sont moulées, morcelées, élevées, par une souplesse s’aventurant jusqu’au menswear. Rarement présente en couture, la mode masculine, elle aussi, est chahutée, du denim au tuxedo aux blazers à la taille marquée. Armures et parures, voilà ce qui habillera la clientèle traversant âges et savoirs.

 

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Couture 4 real avec Alexandre Vauthier

Cette saison, Alexandre Vauthier a adopté une approche plus pratique de la mode, à l’image d’autres designers qui se sont éloigné.e.s de sa tradition de beauté, de glam et d’inaccessibilité, sans jamais perdre de vue la sophistication de la couture. Cette saison, Alexandre Vauthier a fait un pas de plus dans cette direction avec une collection plus mature, plus sobre, toujours extrêmement sophistiquée tout en restant portable. Oui, les fantaisies de la couture sont délicieuses, mais une infusion de réalité est toujours bienvenue – c’est aussi ce qui fait de la mode un domaine sociologique. Mais ne t’y trompe pas, portable, sobre et mature ne signifie pas ennuyeux ! Le mélange de pièces de tailleur noir parmi les brocarts dorés, les plumes dorées et argentées, les combinaisons d’organza transparent, les capes, les constructions body-con en cuir, les volants métalliques et les silhouettes comme un manteau de plumes et une robe à colonnes avec une cape surdimensionnée à volants constituaient la combinaison parfaite pour être extra et dramatique, sans jamais être too much. C’était la garde-robe parfaite pour libérer la diva qui sommeille en toi tout en restant à l’aise !

Dior : Antique, c’est chic !

Cette version chic et choc de l’Antiquité – repensée par les idéaux féminins et féministes de Maria Grazia Chuiri – télescope ses multiples relectures au fil de l’histoire : la période grecque et romaine se déploie, se fait et se défait, se réinvente pour poser des questions anciennes et pourtant à jamais actualisées. Athena, Aphrodite et autres déesses invitent à s’interroger sur la notion de la fluidité : de genre, de rôle, de coupe, de vestiaire.

Ces classiques revisités avec des quêtes et interrogations contemporaines jouent avec les grands symboles détournés de l’époque : colonnades, drapés, tuniques, moulages, transparences et jeu de longueurs enveloppent les silhouettes déterminées. Les coupes péplum, empire, et leurs corsetages s’apparentant au brassard et au bouclier appellent à penser la notion même de passé. Chacune de ses réinterprétations et ses fantasmes offre également une boîte à outils pour déconstruire le présent et appréhender l’avenir.

Petit plus aussi pour les ornements, offrant structure et élévation simultanées, les tressages, cordages, détails et ceinturons : en route ses puissances et désirs.

 

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Ronald Van Der Kemp “resets” la couture

Cette saison, pour Ronald Van Der Kemp, était un total fashion reset. Le défilé, qui s’est déroulé à l’Atelier Néerlandais, était une expérience plus immersive qu’un défilé de mode classique entre surprise et confusion – mais cool. En entrant dans la pièce, les invité.e.s pouvaient admirer la nouvelle collaboration de la maison avec le parfumeur néerlandais Salle Privée. Sur un cintre se trouvait la robe à colonnes blanche – le dernier look de la collection – peinte à la bombe, le parfum lui-même et diverses affiches sur lesquelles on pouvait lire “The Mind Vaccine”, le nom de la fragrance. Dans la salle suivante, les invité.e.s se promenaient autour de mannequins et de sculptures représentant les collections de couture, tandis que des mannequins portant les vêtements faisaient le tour des salles en posant et en tenant des plaques avec les numéros de looks, comme à l’époque traditionnelle des défilés de couture. Les formes architecturales étaient construites à partir de tissus recyclés comme le denim et la soie, qui étaient ensuite peints à la main et restructurés dans un mélange de références rappelant que la mode aurait tout intérêt à s’inspirer de l’approche plus durable de la couture.

Le conte de fées d’Iris Van Herpen

La couture, c’est l’endroit où les rêves de la mode deviennent réalité. Et personne ne fait ça mieux qu’Iris Van Herpen. Le défilé, qui s’est déroulé dans un cadre de conte de fées dans le jardin de l’hôtel d’Avaray, était une pure fantaisie de la mode, comme l’a expliqué Miss Fame à NYLON juste avant le début du défilé : “Je viens chaque saison et j’aime la nature éthérée, les rêves, l’ambiance cosmique et de haute mer, il y a tellement de fantaisies qui se produisent, et la mode est une fantaisie !” Dès que les mannequins sont apparues avec des robes à la construction complexe qui les faisaient ressembler à des guerrières-fées, le public était transporté dans une autre réalité. Baptisée “Architectonics”, la collection s’inspire d’une vision SF de l’avenir avec technologie bionique directement tirée d’Hollywood – ou de notre réalité. Selon Iris, “cette saison a été inspirée par l’architecture et l’urbanisme aquatique, donc l’extension des villes sur l’eau, une chose à laquelle j’ai beaucoup réfléchi”, m’a confié la créatrice néerlandaise en coulisses. L’avenir nous le dira, mais en attendant, je me dis que ce serait vraiment fun de vivre dans les créations d’Iris !

Charles de Vilmorin : le nouvel enfant terrible 

First things first : c’était le premier défilé couture de notre nouveau créateur fav’, Charles de Vilmorin, et il n’a pas manqué de nous éblouir. Onirique, cette collection automne-hiver 2023-24 était une véritable ode au surréalisme. Selon Charles de Vilmorin lui-même, ce défilé était conçu comme un véritable “champ de bataille” d’expressions émotionnelles. Le tout chavirant entre contrastes assumés et exagérations fantaisistes : des coupes oversize qui se frottent au tailoring, des drapés XXL et des manches interminables, des figures animales qui font guise de coiffes grandioses, ou encore des manteaux-armures géants et des robes comme soufflées sur la peau nue. Sans oublier une magnifique robe-manteau ornée d’un visage abstrait géant, majestueux comme une sculpture. Le tout tissé et coupé dans de la toile brute, du satin, du taffetas. “Je crois que je sais moins plaire que créer des émotions. En blanc, en rouge, en noir. C’est le combat du cheval contre le cygne. L’élan et la peur. La liberté sous pression. Mon premier défilé. Celui dans lequel je mets tout de moi, de A à Z”, explique le créateur. Un début puissant qui nous donne envie de le suivre de près ! 

Chanel : Winter of Love

Grandes poches boutonnées, Mary Janes bicolores, redingote trois quarts et un chien en laisse : une après-midi depuis les quais de Seine jusqu’aux Tuileries avec Chanel. Des paniers de fleurs portés au bras ou délicatement brodés : c’est un jardin de possibilités et d’intimité travaillé par le métier d’art à son plus précis et novateur, pétale par pétale.

La collection donne à voir des juxtapositions audacieuses et harmonieuses entre volants, rayures, tweeds ; entre longueurs et textures venant flirter entre les époques et les possibles. Drop waists et superpositions : après des Sweet Sixties et un Summer of Love, la femme Chanel revient vers la saison froide avec un crush dans le cœur et une fleur à la boutonnière.

Fiancée de l’indie sleaze, elle se réjouit de courir entre les pavés et rosir d’un élan amoureux et pas que : elle regarde parfois vers son propre futur, avec des clins d’œil à la culture alternative des années 80 dans quelques détails lamés. Froufrous, foulards, ceintures, le savoir-faire à la française est d’un trouble confiant… Comme la femme qu’il habille.

 

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